En bref

L’Arrhephoria était une fête chez les Athéniens, instituée en l’honneur d’Athéna. Le mot est dérivé du terme grec Ἀρρηφόρια, qui est composé de ἀρρητον, « mystère », et φέρω, « je porte ». Cette fête s’appelait aussi Hersiphoria, de Herse, la fille de Cécrops, au nom de laquelle elle fut établie. Certains adeptes modernes de l’hellénisme choisissent de le célébrer le 3 Skirophorion.

Arrhephoria

Arrhephoria, les deux femmes sacrées

Sur l’Acropole d’Athènes, deux filles âgées de sept à onze ans ont été élues pour vivre pendant un an à la fois comme arrhephoroi, s’occupant de l’olivier sacré et tissant, avec l’aide d’autres femmes, la nouvelle robe d’Athéna. Les fiers parents ont commémoré le service de leurs filles en faisant des dédicaces sur l’Acropole. Lors du festival annuel de l’Arrhephoria, les filles (selon Pausanias) ont placé sur leur tête ce que la prêtresse d’Athéna leur donne à porter. 

Ni la prêtresse ni les filles ne savent ce qu’elle leur donne. Dans la ville, il y a une enceinte sacrée non loin de celle d’Aphrodite dans le Jardin et à travers elle passe un passage souterrain naturel. Ici descendent les vierges. En bas, ils laissent derrière eux ce qu’ils ont apporté et prennent quelque chose d’autre et le portent, voilé comme il est. Ces deux vierges sont renvoyées sur-le-champ et d’autres sont emmenées à l’Acropole à leur place.

L’interprétation de la fête est difficile par manque de sources, mais force est de constater que les arrhephoroi virginales sont choisies parmi les familles les plus nobles de la ville et se déploient dans un contexte d’imprégnation (rosée), de puissance sexuelle (Aphrodite et Eros), et la naissance (Erichthonios). Le mot « arrhephoros » signifie probablement étymologiquement « porteur de rosée », ce qui à première vue n’aide pas. Les arrhephoroi étaient chargés de tisser les peplos (vêtements) pour Athéna. Les aletrides moulaient le grain pour Athéna. Les arkios étaient les prêtresses qui célébraient un rite destiné à pardonner une offense faite à Artémis.

Les kanephorai étaient les filles qui portaient les paniers avec toutes les offrandes au festival. Kanephoros était un lieu commun dans les rituels ou les fêtes similaires à Arrhephoria car c’était une position d’honneur tenue dans l’Athènes antique. Des preuves archéologiques révèlent que près de l’Érechthéion, un escalier secret partait de l’Acropole en passant devant un petit sanctuaire taillé dans la roche d’Eros et d’Aphrodite, près duquel se trouvait l’enceinte vers laquelle ils se rendaient. Les associations mythiques des arrhephoroi ont pour point de départ l’Érechthéion.

Au Ve siècle av. Aristophane a écrit Lysistrata qui expliquait les étapes des femmes lors de cette fête :

Car à sept ans ou moins je devins une fille prêtresse dans le temple Érechthéen de la Pucelle ; Et à dix heures sur cette colline j’ai fait de la farine au moulin. Pour les gâteaux qu’on présente à Notre-Dame, Puis je me rendis à la ville de Brauron et mis une robe jaune. Marcher dans la procession comme l’ours; Pour compléter ma partition parfaite, j’ai porté le panier sacré au festin d’Athéna quand j’étais jeune et belle.

Ces étapes ont certaines tâches qui affichent l’ancien système que toutes les filles doivent suivre lorsqu’elles atteignent la puberté. Les étapes de cette « initiation » sont les suivantes. L’Arrhephoroi vient en premier, et c’est un moment où la fille s’habille de blanc et commence à tisser pour l’offrande à Athéna. 

C’est un art qui était fréquemment pratiqué par les femmes à l’époque, et qui doit donc être enseigné dès le plus jeune âge. La deuxième étape consiste à apprendre à la fille comment faire cuire, plus précisément, comment faire du pain. La troisième étape est considérée comme un symbole de mort et de résurrection. La fille doit assister et participer au festival avec les femmes plus âgées. Ces étapes sont toutes des tâches que la fille utilisera pour le reste de sa vie, et sont donc tenues avec une grande importance et des attentes.

On pense à travers des sources que l’Attique a été l’une des premières de l’histoire à avoir l’un de ces festivals.

Le rituel lui-même est basé sur une histoire mythologique d’Athéna et sa punition de deux jeunes filles. Kekrops, le premier roi d’Athènes, dont la tombe se trouvait dans le complexe, avait trois filles, Aglauros, Herse et Pandrosos. Le mystère tourne autour de l’innocence, de l’obéissance et de la fécondité. Ils ont reçu un panier fermé par Athéna qui leur a interdit de l’ouvrir. Une nuit, Aglauros et Herse cèdent à la curiosité, ouvrent le panier et voient Ericthonios, le mystérieux enfant d’Héphaïstos. Athéna punissant les filles pour avoir rompu sa confiance a fait apparaître des serpents hors du panier, et dans la terreur, les deux filles ont sauté de l’Acropole pour mourir. 

Le sanctuaire d’Aglauros se trouve au pied de la falaise ; c’était peut-être l’enceinte dans laquelle descendaient les arrhephoroi. Pandrosos, qui n’a pas succombé à cette fatale curiosité, a un sanctuaire à côté de l’olivier sacré sur l’Acropole elle-même. La connexion était de célébrer Pandrosos et de faire remplir à deux filles le devoir des deux qui avaient échoué à Athéna. En relation avec le mythe, les arrhephoroi et les prêtresses ne savaient même pas quels étaient les objets secrets pour accomplir un fardeau très similaire.

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En ce jour, les Athéniens fêtaient Arrhephoria. Deux jeunes femmes étaient sélectionnées pour s’occuper de l’Olivier sacré et confectionner la nouvelle robe d’Athéna. #mythologie #mythe #légende #calendrier #athéna #arrhephoria #3juin 

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Arrhephoria